La région des Cévennes au nord d'Alès dans le Gard a été exploitée depuis le Moyen Âge par des mines métalliques mais surtout de charbon, d'abord de façon artisanale, puis par des compagnies minières qui se sont développées au milieu du XIXe siècle, avec la mise en place de voies ferrées, remplaçant progressivement le transport sur des sentiers muletiers dans les vallées très encaissées. Pour pouvoir disposer de suffisamment d'espace afin d'y installer les ouvrages de réception, de traitement et de transport du charbon ainsi que les logements des ouvriers et compte tenu de l'étroitesse des vallées, les compagnies minières ont été amenées entre 1850 et 1910 à construire des tunnels de grande importance pour maintenir l'écoulement des ravines torrentielles, tout en déposant au-dessus des remblais miniers leur servant d'assise. Ces « ruisseaux couverts », ouvrages de génie civil destinés à l'écoulement des eaux pluviales et de ruissellement, sont plus particulièrement situés dans le Gard. Des constructions et divers aménagements ont souvent été réalisés en surface. Dans les années suivant la fin d'exploitation des différents sites (1953 à 1985), les terrains ont été rétrocédés ou vendus aux collectivités locales ou à des propriétaires privés. Ces « ruisseaux couverts » ont été oubliés pendant plusieurs décennies, et faute d'entretien, subissent une dégradation susceptible aujourd'hui de mettre en jeu la sécurité.
Schéma des différentes étapes menant à la construction d'infrastructures au dessus d'un ruisseau couvert
En 2012, un effondrement spectaculaire, d'une vingtaine de mètres de diamètre et d'environ huit mètres de profondeur, s'est produit sous des installations sportives dans la commune de Robiac-Rochessadoule, ce qui a mis en lumière les risques présentés par ces ouvrages. Ces effondrements brutaux peuvent directement porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens situés en surface, mais l'obturation de ces ravines torrentielles peut être aussi une cause d'inondations lors d'épisodes de pluies cévenoles intenses.
Zone couverte : Le périmètre du PEP couvre 15 communes minières situées au Nord du département du Gard dans la région Occitanie : Alès, Bessèges, Le Chambon, Chamborigaud, Gagnières, La Grand-Combe, Laval-Pradel, Le Martinet, Molières sur Cèze, Portes, Robiac-Rochessadoule, Saint Florent sur Auzonnet, Saint Jean de Valériscle, Saint Martin de Valgalgues, La Vernarède.
9 communes adhèrent au SIVU des ruisseaux couverts : Bessèges, Gagnières, Laval-Pradel, La Vernarède, Le Martinet, Molières sur Cèze, Portes, Robiac-Rochessadoule, Saint Martin de Valgalgues.
Suite à l'effondrement de la voûte du ruisseau couvert Rochessadoule-Amont sur la commune de Robiac-Rochessadoule en 2012, la municipalité s'est trouvée bien dépourvue devant ce genre de catastrophe.
En termes de risque cet effondrement aurait pu être dramatique en pertes humaines. En effet, si on considère le fontis d'un diamètre d'une vingtaine de mètres, il a englouti une partie d'un court de tennis, une aire de jeux d'enfants ainsi qu'une voie communale permettant d'accéder à un hameau.
Concernant les travaux mis en œuvre :
Ils le furent en deux étapes :
1°) rétablissement de la voie communale, déblaiement de centaines de m3 de remblais obstruant le lit du cours d'eau.
Fondations et reconstruction de la voirie, aménagement des espaces.
2°) mise en sécurité de la partie amont du tunnel, consolidation du tympan, des piédroits et ensemble des murs.
En termes de financement la Commune, n'entrant pas dans un cadre légal d'aides, bien évidemment partie prenante au premier chef a pu bénéficier de divers concours : solidarité de la Communauté de Communes, fonds spéciaux de l'Etat, de la Région.
Du 17 au 20 septembre 2014 un violent épisode Cévenol s'abat sur la commune de Molières sur Cèze et la région. De nombreux dégâts sont constatés, dus principalement au débordement du ruisseau couvert dit du cimetière qui longe le valat des planches et qui s'écoule à proximité immédiate de la mairie en aval. Ce ruisseau s'écoule sous le bâtiment des services techniques. Un deuxième ruisseau est partiellement découvert sur la traversée de la ville. En 2015 d'autres violents orages occasionnent à nouveau d'importants dégâts dus toujours au débordement du ruisseau couvert. De nombreuses dégradations sont constatées sur la voirie ainsi que sur le réseau pluvial. Les services techniques de la ville subissent une montée des eaux de près d'un mètre à l'intérieur des ateliers. De nombreuses caves sont également inondées.
L'ensemble des ruisseaux couverts se situent exclusivement sur des affluents des cours d'eau de La Cèze et du Gardon d'Alès.
Ils sont donc sous l'influence de sous-bassins versants de moindre superficie mais peuvent canaliser des volumes d'eau très importants lors d'épisodes cévenols.
Le risque principal pour ces ruisseaux couverts est le risque d'effondrement de la voûte créant ainsi un cône d'effondrement important comme cela fût le cas pour le ruisseau couvert de Rochessadoule amont le 29 Octobre 2012. Un effondrement plus récent s'est également produit sur la commune de Le Martinet sur le ruisseau couvert de Pisani, une partie de la voûte s'est effondrée lors d'épisodes pluvieux d'avril 2018. Il en résulte un cratère d'environ 12m de diamètre et 10m de profondeur, dans le dernier tiers aval du tunnel.
Le ruisseau couvert est établi sous un terril, au bord de l'Auzonnet. Les matériaux de remblai sont constitués à 100 % de crassier de mine. Fort heureusement la zone n'est pas urbanisée. Aucun dégat ou victime n'est à déplorer.
Le 14 mai 2018 une réunion d'urgence est tenue sur la commune du Martinet. A la suite de cette réunion il est décidé de grillager le fontis et d'interdire temporairement le passage sur le chemin de randonnée « Puits Pisani - Mas Ferrier ».
Détermination des travaux à entreprendre : il est demandé de réaliser les études, solliciter des financements et progammer le chantier par la commune ou par un SIVU si celui-ci est créé.
En 2014 lors d'un épisode cévenol particulièrement violent, le ruisseau couvert de La Forge s'est partiellement obturé de remblais sur sa partie aval au niveau d'une ancienne usine encore occupée en partie.
Sous la violence des flots la dalle de l'usine s'est soulevée libérant ainsi une vague d'eau qui a inondé une partie de l'usine, puis s'est écoulée vers l'entrée principale de l'usine pour finir sa course sur la route nationale qui longe la Cèze. Pas de victime à déplorer. Un poste Edf se situe sur le trajet ainsi que la médiathèque de la ville de Bessèges.
Conscient des problèmes engendrés par ces ouvrages les pouvoirs publics relayés par Mr Le Préfet du Gard et Mr Le Sous-Préfet d'Alès ont suggéré d'élaborer un PAPI (Programme d'Actions de Prévention des Inondations).
Si le traitement de ces ruisseaux couverts ne s'inscrit pas directement dans la prévention des inondations, puisque ces dernières sont une conséquence directe et inévitable de l'effondrement ou de l'obstruction de ces ouvrages, il a semblé judicieux de se servir de ce cadre administratif pour l'octroi des subventions nécessaires à la poursuite des études et par là-même aux réparations indispensables de ces ruisseaux.
Les désordres susceptibles de se réaliser sur ces ouvrages sont de plusieurs types :
Fortement sensibilisé à cette problématique, le Maire de Robiac-Rochessadoule a décidé de mener une action auprès des pouvoirs publics. Il a trouvé sur le sujet un interlocuteur attentif en la personne de Monsieur Le Sous-Préfet d'Alès, de ses services et notamment la DDTM, la création d'un syndicat intercommunal en étant la finalité.
Ce syndicat rassemble une partie des communes minières de l'ancien bassin des houillères des Cévennes (HBC) devenu plus tard les houillères de bassin du centre et du midi (HBCM).
Fond Unique Interministériel (FUI) EREDOS :
Plusieurs actions ont été menées auprès des parlementaires ainsi que des entrepreneurs locaux et régionaux. Un partenariat s'est établi avec l'Ecole des Mines d'Alès ainsi que la mise en place d'un FUI EREDOS doté d'une enveloppe assez conséquente en matière de recherche et développement (R&D).
Des contacts et des déplacements ont également eu lieu sur des communes ayant ce même type de problématiques : Lyon, Chambon-Feugerolles…
Les membres du SIVU manquent d'expérience dans ce domaine et se construisent peu à peu politiquement. Les élus ne cachent pas cette situation de dangerosité mais sont dans l'incapacité à y faire face financièrement. D'où l'intérêt de rechercher des financements afin de pouvoir faire réaliser les études nécessaires puis le financement des travaux à exécuter.