Située au cœur d'une région exposée au climat méditerranéen, la commune du Martinet est façonnée par l'Auzonnet et d'autres cours d'eau, contribuant à son riche patrimoine naturel niché au sein des Cévennes.
Le territoire du village se situe à la jonction entre les Cévennes paléozoïques, cristallines, et schisteuses, et la bordure secondaire sous-cévenole, caractéristique de la Basse Cévenne. À l'ouest, s'étendent les Cévennes schisteuses, marquées par des crêtes étendues, les "serres", et des vallées profondes. Le Rouvergue, point culminant à 695 mètres d'altitude, est le massif principal, composé de gneiss, gneiss amygdalaires, et micro-gneiss. Ces formations géologiques abritent une diversité végétale, du taillis de chênes-verts aux sous-bois de houx, buis, bruyère, ciste à feuilles de sauge, et fougère.
À l'est, le terrain houiller s'étale entre le Rouvergue et la bordure sous-cévenole, notamment à Trélys, l'Arbousset, Le Martinet, Crouzoul, la Bayte, Gournier et Mercoirol. Les terrains primaires carbonifères, présents à plusieurs endroits, abritent d'anciennes pinèdes formées pour le boissage dans les mines. Les dépôts anthropiques résultant de l'exploitation minière forment des terrils, ou "crassiers", composés de schistes charbonneux colonisés par les pins.
Au cœur de ce paysage, la rivière Auzonnet traverse la vallée, faisant partie intégrante du réseau hydrographique de la Cèze, affluent majeur de la rive droite. Son nom, d'origine préceltique, signifie "rivière" et révèle son statut de rivière aurifère, en raison des terrains conglomératiques dans sa partie amont, propices à la présence de paillettes d'or. Un héritage géologique qui inscrit la commune du Martinet dans une histoire naturelle aussi fascinante que variée.
La partie orientale du territoire communal se fond dans la "bordure sous-cévenole", caractérisée par des formations secondaires telles que le trias, le jurassique, et le crétacé inférieur. Délimitée au sud par la "faille des Cévennes", elle se matérialise par la majestueuse "montagne de Lachamp" ou "Lacham", culminant à environ 625 mètres d'altitude. Son nom, d'origine gauloise, "calmis", tire son essence de l'occitan "calm", signifiant un plateau rocheux ou une lande couverte de bruyère. Les sédiments secondaires comprennent des marnes bariolées, des dolomies, des grès, des marnes noires, des calcaires dolomitiques du Trias, ainsi que des calcaires argileux gris clair, des dolomies et des calcaires gris-bleu à chaille du Lias et du Jurassique moyen. Cette région est habillée d'une végétation méditerranéenne caractéristique, avec une bordure calcaire abritant une variété de chênes et d'autres essences, tandis que les sols calcéro-siliceux accueillent l'arbousier et la bruyère.
La rivière Auzonnet, traversant la commune, détient quelques paillettes d'or en raison de son passage à travers des terrains conglomératiques aurifères, rappelant la renommée de la Ganière, une rivière aurifère bien connue.
En 2010, la commune bénéficie d'un climat méditerranéen franc, tel que défini par une étude basée sur des données de la période 1971-2000. Cependant, une classification météorologique ultérieure de Météo-France en 2020 la place dans la catégorie des climats de montagne ou de marges de montagne, au sein de la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon. Caractérisée par des étés chauds, un ensoleillement généreux, une faible pluviométrie estivale, des vents forts et peu de brouillards, la commune affiche une température annuelle moyenne de 13,1 °C pour la période 1971-2000. Ces paramètres climatiques, cruciaux pour l'évolution future, sont projetés pour 2050 selon divers scénarios d'émissions de gaz à effet de serre, disponibles sur une plateforme dédiée publiée par Météo-France en novembre 2022.
L'urbanisme du village a vu en premier lieu l'aménagement de la grande route qui le traverse. La ligne de chemin de fer reliant Saint-Julien au Martinet, autorisée le 3 juillet 1875, a nécessité cinq années de construction avant l'inauguration officielle de la gare du Martinet le 1er octobre 1880. Opérationnelle le 25 septembre 1883, cette ligne exploitée par la compagnie P.L.M. a remplacé l'embranchement Robiac-Rochessadoule de la ligne de Bassèges à Alais, utilisé depuis 1858 pour l'acheminement de la production minière de Trélys.
Le village bénéficie d'une proximité avec d'importants axes routiers menant vers Alès, Uzès, Nîmes, et Les Vans.
Dans le cadre de la préservation des espaces naturels remarquables, la commune est située dans l'aire d'adhésion du Parc national des Cévennes. Créé en 1967, ce parc couvre un territoire de moyenne montagne comprenant le massif de l'Aigoual, le causse Méjean, les gorges du Tarn et de la Jonte, le mont Lozère, les vallées cévenoles, et le piémont cévenol.
La commune est également intégrée à la zone de transition des Cévennes, un territoire de 116,032 hectares reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en 1985. Cette zone présente une mosaïque de milieux naturels abritant une biodiversité exceptionnelle, comptant 2,400 espèces animales, 2,300 espèces de plantes à fleurs et de fougères, ainsi que de nombreux mousses, lichens, et champignons.
Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) La commune est concernée par l'inventaire des ZNIEFF, visant à identifier les zones écologiquement importantes. Une ZNIEFF de type 1, la « montagne du Rouvergue et vallée de l'Avène » (1,329 hectares), couvre quatre communes du département, contribuant ainsi à la préservation du patrimoine naturel national et à l'intégration des préoccupations environnementales dans l'aménagement du territoire.
Le Martinet, localité à caractère rural, s'inscrit parmi les communes peu ou très peu denses, selon la classification de densité de l'Insee.
La municipalité fait partie de l'aire d'attraction d'Alès, en tant que commune de la couronne. Cette aire, rassemblant 64 communes, est classée dans la catégorie des zones de 50 000 à moins de 200 000 habitants.
L'utilisation du sol dans la commune, évaluée à partir des données de la base européenne Corine Land Cover (CLC), révèle une prédominance des forêts et des milieux semi-naturels, représentant 92,4 % en 2018. Cependant, cette proportion a connu une légère diminution par rapport à 1990 (95,1 %). La répartition détaillée en 2018 se divise entre forêts (92,4 %) et zones urbanisées (7,6 %). L'évolution de cette occupation des sols et de ses infrastructures peut être retracée grâce aux différentes représentations cartographiques du territoire au fil du temps.
Le territoire du Martinet est exposé à divers aléas naturels, notamment météorologiques (tempêtes, orages, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts, mouvements de terrains, et séisme (sismicité faible). Il présente également un risque particulier lié au radon. Le BRGM propose un outil en ligne permettant une évaluation rapide des risques pour un bien donné, que ce soit par adresse ou numéro de parcelle.
Certaines zones de la commune peuvent être affectées par le risque d'inondation, en particulier par débordement de cours d'eau ou crues torrentielles. La commune a été déclarée en état de catastrophe naturelle en raison des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1987, 1995, 2002, 2008, 2014 et 2015.
Le risque de mouvements de terrains, principalement lié au retrait-gonflement des sols argileux, constitue une vulnérabilité potentielle, susceptible d'occasionner des dommages aux bâtiments lors d'alternances de périodes de sécheresse et de pluie. Une cartographie détaillée de l'exposition du territoire national au retrait-gonflement des sols argileux est accessible sur le site du BRGM. L'inventaire national des cavités souterraines offre également une localisation précise de ces cavités au sein de la commune.
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle en 1983.
Le radon, gaz radioactif potentiellement présent dans certains logements ou espaces clos, constitue une source significative d'exposition aux rayonnements ionisants. Le Martinet, selon la classification de 2018, est classé en zone 3, indiquant un potentiel radon significatif dans la commune.
Avant 1921 : Hameau de Saint-Florent-sur-Auzonnet Jusqu'en 1921, Le Martinet demeure un simple hameau dépendant de la commune de Saint-Florent-sur-Auzonnet. Au sein de ce territoire, plusieurs hameaux et mas, tels que la Bayte, le Chambon, Trescouhaut, le Tauty, Trélys, Courcoulouze, et le château de la Plane, coexistent avec le hameau du Martinet, anciennement connu sous le nom de "martinet de Crouzoul". Entre 1820 et 1850, la population avoisine les 450 habitants. Toutefois, avec l'essor de l'exploitation minière à partir du XIXe siècle, le paysage démographique évolue significativement.
L'expansion démographique, étroitement liée à l'essor de l'industrie minière, engendre une émancipation progressive du Martinet. Devenu un véritable "village-usine" à partir du dernier quart du XIXe siècle, il partage cette caractéristique avec d'autres agglomérations minières telles que Rochebelle, Rochessadoule, La Jasse, La Grand'Combe, La Vernarède, et Molière-sur-Cèze. L'influence de la compagnie minière sur la vie locale est considérable, contrôlant de nombreux aspects de la vie quotidienne des mineurs.
En 1883, Saint-Florent-sur-Auzonnet est scindé en une partie agricole et une partie industrielle, conduisant à la création de deux sections distinctes. En 1921, suite à un référendum, la commune du Martinet est officiellement érigée à la suite d'un projet de loi adopté par la Chambre des députés. La population communale atteint alors 2348 habitants. Le premier conseil municipal est élu le 25 septembre, et Isidore Michel, déjà maire de Saint-Florent depuis 1919, devient le premier maire de la nouvelle municipalité. Il s'inscrit dans l'histoire en devenant le maire de la "première mairie communiste [élue] de France". La période entre les deux guerres renforce l'influence communiste locale, marquée par la notoriété du militant syndicaliste Victorin Duguet.
Le Martinet devient un "bastion du mouvement ouvrier" entre les deux guerres. Le mineur Victorin Duguet, militant syndicaliste, émerge comme une figure centrale. Sa carrière le mènera à la tête de la Fédération nationale des Travailleurs du sous-sol et à la présidence des Charbonnages de France nationalisés en 1946. L'hégémonie communiste locale s'affirme davantage avec la réunification syndicale de 1935 et le succès électoral communiste de mai-juin 1936.
Lors de sa création en 1921, la commune du Martinet s'inscrit dans l'histoire comme la "première commune communiste de France", marquant ainsi une étape significative dans l'évolution politique du pays.
Ancienne cité ouvrière de la mine de Trélys, le Martinet a vu son économie évoluer vers le tourisme vert, délaissant progressivement l'activité minière qui a marqué son passé industriel.
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